Aborder la santé mentale : nécessité, contrainte et modèle
Par Jacques Coderre Lareau, CRHA
La santé mentale est un sujet de plus en plus préoccupant, d’autant plus depuis la modification de la législation québécoise en matière de SST en octobre 2021. S’il est crucial d’assurer le bien-être des employés, comment faire pour aborder la santé mentale lorsqu’on remarque des difficultés chez un de nos employés?
Je vous présente un modèle simple et efficace pour accompagner vos équipes.

Intervenir sans poser de diagnostic
Depuis la modification de la loi en SST au Québec en octobre 2021, on parle de plus en plus de santé mentale en milieu de travail. On nous demande d’intervenir et de prévenir la santé mentale de nos travailleurs. Parallèlement, avec les modalités de la loi, il devient de plus en plus difficile d’obtenir les diagnostics.
C’est une bonne chose dans la mesure où la grande majorité des gens ne savent pas vraiment ce qu’implique les diagnostics, mais comment faire pour aborder la santé mentale sans information? Comment mener des discussions sur l’état d’une personne en considérant les sensibilités qui y sont rattachés et en ne concluant pas de diagnostic?
Une approche en trois dimensions
Dans cette optique, durant mes 10 dernières années de pratique en gestion de la santé en milieu de travail, j’ai développé un modèle qui me permet aux gestionnaires ou aux personnes responsables dans les entreprises d’évaluer l’état du bien-être mentale et les incidences de la détresse sans jamais devoir se placer dans une notion de diagnostic.
Ce modèle repose sur trois piliers. Il faut également savoir que lorsqu’une personne vit des inconforts liés au stress ou à la détresse, ces piliers finissent par être affectés d’une manière ou d’une autre. Pour ce faire, on parlera de 3 piliers observables du bien-être :

1. Le fonctionnement
On parle de la capacité à s’investir dans sa vie, travailler, faire du bénévolat, pratiquer ses activités ou loisirs, aller à l’école. Lorsque ce pilier est affecté dans le cadre du travail, cela peut prendre la forme d’une augmentation des erreurs, d’une incapacité à respecter les délais, d’une incapacité à s’organiser, etc.
2. Les relations
On parle de la capacité à entrer en relation, entretenir des relations d’une manière saine et vivre avec les autres. Lorsque ce pilier est affecté dans le cadre du travail, cela peut se traduire par de l’isolement, l’émergence de tensions ou de conflits, des réactions émotives disproportionnées face à des collègues, une incapacité à échanger ou à collaborer, etc.
3. Le sens définition
La capacité à trouver un sens à la vie, à ce que l’on fait, à ce qui en vaut la peine, et d’être capable de vivre avec soi-même. Lorsque ce pilier est affecté dans le cadre du travail, cela peut prendre la forme d’une perte d’intérêt, de désinvestissement ou d’indifférence, une impression d’incohérence, etc.

En résumé
Pour accompagner vos équipes et favoriser un environnement de travail sain, il est essentiel de porter attention aux trois piliers du bien-être: le fonctionnement, les relations et le sens. De manière assez simple, lorsque l’un de ces piliers commence à être affecté, c’est un signe de stress.
Lorsque le stress augmente, il peut devenir de la détresse. Si les perturbations deviennent de plus en plus importantes et persistent dans le temps, alors il faut agir. Prioriser le bien-être des employés est crucial pour un milieu de travail sain et productif.
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